Sentiment
d'Appartenance à un Territoire,
mais
attention !
"
On n'est pas le produit d'un sol, on est le produit de l'action
qu'on y mène." Félix
CASTAN
Notre
territoire, c’est la Rade. Et la Rade c'est notre Blues.
C’est la chanson “Toulon” qui en est le manifeste
dès sa première strophe:
“Au
pied du phare
On a la barre
Toujours derrière le teston
On a la barre du Faron
ça fait frontière
ça fait barrière
Qui nous empêche de voir derrière
Et qui nous coupe de la terre
C’est à la mer qu’on a à faire”
Voilà, le sens identitaire recouvré ; par rapport
à la terre, on est d'une littoralité visuellement
fermée au Nord. Nous sommes de La Rade, et la Rade, c'est
déjà la mer. Et la mer c'est notre territoire visuellement
ouvert au Sud. La Mer...
"Elle
nous plonge dans les yeux
De nouveau né jusqu'à très vieux
Et nous pose une seule question
Est ce que t'embarques
Oui ou non
Et on a la Rade
On reste là le bras tendu
Comme un cul-vers-ville en statue
Comme un vié-vers-mer..."
Ce
bras tendu, cette tension, c'est du désir, c'est de l'ordre
d'un trait de caractère propre à une certaine condition
humaine, c'est de l'énergie, de la libido. Cette
tension est commune à toute culture littorale. Elle crée
forcément un Blues ; une musique, un Art.
Celui du nomade arrivé sur une fin de terre. Une finitude
territoriale ouverte sur un espace-frontière qu'il faut
surveiller, par sécurité, et qui se contemple dans
le même temps, car il agite notre imaginaire. On est devant
un inconnu qui nous questionne et nous construit. Et là,
le méridien rentre en jeu. On est d'un littoral Méditerranéen.
Et au bout du doigt, au bout du regard...
"On
a la ligne d'horizon
Mise en bandeau bleu sur le front
On va passer les yeux derrière
Noyés du trop plein de lumière
Adieu port et montagne
Adieu presqu'île de sagno
Grèce, Italie, Maghreb, Espagne
Ecoute le chant des rivatge
Le vent salé sur les visages hâlés..."