Début
du Roman "UN
AN AVANT LE MUR" |
Il
marchait, il marchait... Mer de sable, désert, immensité, absence de repères, petit, paumé au milieu des vagues inertes, avalé par l'espace et le temps, il marche. Pas réguliers, force légère, traces laissées en pointillés derrière, il avance. Quel est cet être ? On ne voit pas sa tête. Elle est comme ses pieds et son bassin, emmitouflée de tissus aux teintes pastels. Coiffe bleue pâle tirant au mauve, pagne orangé, les pieds dans du vert d'eau. Pas un cheveu, pas même un regard ne dépasse de son casque d'étoffe tombant tout juste sur ses épaules brûlées. La lumière est intense, sa peau nue rouge et cuivre rongé. Ses muscles marquent chacun de leur mouvement de tension-distension, un rythme soutenu et régulier. Il marche d'une allure quasi mécanique, n'admettant pas le moindre fléchissement. Aucun grain de sable n'enraye ses articulations et la chaleur ne semble pas avoir d'incidences sur la résistance des fibres ligamenteuses qui tiennent bon sa musculature. Peut-être ne marche-t-il pas depuis longtemps ? Comment est-il possible ? Envoyer un bras, une jambe, puis l'autre, dans un mouvement si régulier et si coulé, ne peut qu'être l'oeuvre d'un athlète entraîné qui a étudié son coup, qui tente un record, une performance, une opération dans le genre défi, challenge. Un aventurier moderne. Ou antique, car il n'est muni d'aucun objet, d'aucun appareil sophistiqué. Personne ne le suit, personne ne le soutient. Aucun véhicule à la ronde. Seul immensément seul, isolé, petit paumé et à la fois si fort et si beau de son intention, il marche, il avance. Ses pieds empaquetés comme dans de gros pansements soulèvent deux raquettes et toujours les mêmes légères gerbes de sable fin qui retombent sur des modelés éoliens étagés en fausses strates sur le versant des dunes. Sa trajectoire est si rectiligne qu'elle semble avoir été calculée pour atteindre un cap. Ce corps avance, sa tête jamais ne se retourne, jamais ne s'incline ni ne pivote sur son cou caché. C'est un robot, une machine qui pourrait être pilotée, téléguidée par quelqu'un à distance, depuis un avion ou de plus haut même, ou simplement depuis la ville la plus proche. Si c'est un homme, comme sa peau l'indique, alors il devrait penser, s'arrêter pour se reposer, boire, se nourrir et pisser. Je cherchais les limites de ce désert qu'il parcourait. Impossible, incommensurable. Toujours les mêmes collines lisses comme des seins. J'étais à la fois angoissé et volontaire à l'idée de le suivre des yeux comme dans un film, pour connaître sa destination. Parfois je m'identifiais à lui et n'osais rien perturber de ce plan séquence tellement il me devenait familier. Il m'inspire une envie : le laisser aller. L'encourager même, pour ne pas risquer d'assister au moment redoutable où il pourrait s'effondrer. Combien de temps pourrait-il encore tenir ? Toute sa vie peut-être ou tant que ses muscles le porteront sur cette terre meuble et cristalline. Soudain mon image s'anime ; le voilà qu'il lève la tête. Il s'arrête. Il semble réfléchir. Il regarde le monde du dedans de lui. C'est un homme ! Il a le soleil dans sa nuit mauve. Il lève les bras puis fait un geste de balancier très lent qui les renvoie vers le haut comme s'il suivait de ses mains tremblantes un long faisceau de lumière. Tout son corps tremble. C'est bien un homme ! Il ressent une émotion, à la limite de la transe. Ces gestes-là vont d'ordinaire avec des paroles ou des pensées. Dessous son bandage il communique avec la lumière. Il ne se décoiffe pas. Il protège son visage et son crâne du soleil. Certes, il n'a nul besoin de voir puisqu'il n'y a rien de changeant autour de lui, rien à portée de son oeil, que du sable, du ciel et de la lumière. Que de la mer ocre brune, jaune et blanche à perte de vue. Sa tête cherche maintenant quelque chose dans l'air. Il entend comme un bourdonnement qui vient, non pas rompre le silence absolu qui accompagne cette image mais, le mettre au contraire subitement en évidence. Il entre dans ce son. Il l'écoute. Ça fait comme un bruissement incessant. Un point d'orgue rythmique et symphonique à la fois. Un ensemble de milliers de frottements. Un son acide, saturé ou saturant. Un son comme un espace suptile de lien entre la chaleur, le silence et la lumière. Un oiseau blanc y apparait, sillonnant comme en apesanteur le ciel vidé jusqu'alors de toute information. L'homme le désigne comme s'il le voyait réellement. Il renverse aussitôt la paume de sa main gauche et dessine une horizontale sous l'oiseau qui tournoie un instant, avant de s'immobiliser dans un battement d'aile adéquat. Moment de communication fortuite ou magique et l'homme se retourne vers ses propres traces comme s' il remontait du regard, malgré la sinuosité des dunes, jusqu'aux plus éloignées, jusqu'aux moins visibles. Il s'attarde sur ce point de fuite de son passé encore récent, le temps d'évaluer de mémoire la partie qu'il ne pouvait plus apercevoir, puis relance ses raquettes pas à pas. Il est reparti... Non il change de direction. Encore ! Il s'arrête, repart à nouveau. Là, c'est sûr, il pense. Il reprend un pas plus serré en se fixant des repères qu'il se borne à rejoindre quelque soit le dénivelé. Il marche en boucles. Il délire ou il construit ? Il repasse et croise, revient à des lignes déjà tracées. Il s'éloigne dans un sens, revient, puis dans un autre, dans un désordre de directions. Vient-il de perdre la raison de sa marche ou exprime-t-il une intention ? Il ordonne ses pas comme des actes précis, il construit. Il veut dire quelque chose ! Je commence à le comprendre ou à l'interpréter. Il stoppe son manège, se retourne et cherche en deux ou trois hochements, les traces à partir desquelles il avait érigé de ses bras tendus en colonne vers le soleil, un mât ou un arbre. Il repère puis repart dans le sens de la ligne en pointillés tracée jusqu'à son désordre de pas. Un arbre et une branche, oui c'est cela, pour l'oiseau blanc. Pour qu'il se pose et se repose de son périple dans son vaste ciel. Et l'oiseau s'était posé et d' en haut aura pu voir ce que donnaient à comprendre ces traces indéchiffrables vues du sol. Etait-ce un mot pour lui ? Un mot de reconnaissance ? Un mot d'ami qui se trouve dans la même situation ? Dans le même isolement ? Un mot à un semblable dans un espace analogue ? Il a repris sa cadence, il marche, il avance toujours pareil, une raquette devant l'autre. Toujours le même pas régulier. Il avance sur la vie. Il n'a mal nulle part. Il marche, unique et solitaire. "Pas le choix", pensait Ouar en relisant ce qu'il venait d'écrire à la tombée du jour. Juste avant que les cigales ne terminent leur lancinant concert, du fond des pinèdes sèches et résineuses, au-dessus du port. |
"Ecoute
elles saturent le silence et la lumière |
Une main, un avant-bras, déposent un crayon à mine et des feuilles pleines de mots sur le coin d'une table basse, à côté d'une pincée de tabac blond prête à se faire rouler. Un pied, une jambe, quittent le hamac accroché en diagonale sur la terrasse, et prennent appui sur le béton tiède avant de s'engager sur la fraîcheur du carrelage à l'intérieur de l'appartement. Ouar frôle les fines feuilles d'un palmier artificiel et bouscule au passage un mobile accroché à une palme et équilibré par six perroquets réduits en bois peint. Six teintes différentes. Un blanc, un mauve, un orangé, un jaune, un bleu, un vert. Il arrive au téléphone et compose un numéro. S'allonge sur une natte de raphia, le dos bien à plat, porte le combiné à son oreille en fermant les yeux et d'un sourire gonflé d'émotion laisse échapper : "J'ai envie de toi !" Puis il raccroche et brusquement se relève, retourne à son hamac, les lèvres pincées toujours par le même sourire. Entrouvre les mailles multicolores et s'y dépose en s'assurant d'un balancement suffisant. Le regard perdu sur l'autre versant du port où les masses de bâti font comme des plaies aux collines de pins, il la voit souriante pensant à sa réplique. Ou bien est-elle très occupée ? L'émotion tangue puis dodeline. Cinq minutes après, driiin... Il accourt, il décroche respiration suspendue. Ça va ? Voix aiguë légèrement cassée, c'était elle. Il répond, les yeux fermés pour mieux la voir. "Tu es ma sirène. Celle que j'ai vu l'été dernier sur un raffio dans la Caspienne. Tu te souviens ? La Chanson ? Comment tu es ? Bien, j'espère ? Belle ?" Elle répond : "J'ai beaucoup de boulot. Et toi, tu as fini ?" "Oui, je suis vidé alors je t'appelle. Ça fait deux jours que je me retiens en pensant que tu allais le faire, mais je n'ai pas tenu davantage. Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?" "Je ne voulais pas t'embêter." "M'embêter ? Mais comment peux-tu penser une chose pareille ? Tu n'as pas envie de parler à quelqu'un qui t'aime ? Mais peut être que tu ne m' ..." Elle lui parut sur la défensive et lui expliqua qu'elle gardait une marge pour ne pas risquer de devenir dépendante de l'Amour. Elle lui précisa qu'elle ne faisait qu'appliquer là un principe qu'il lui avait lui-même énoncé un jour. "Mais on fait ça lorsque l'autre ne s'engage pas ! Tu penses peut être que je ne m'engage pas assez !" "Peut être ?" Répondit-elle, tendrement économe. "C'est ça chacun attend l'engagement de l'autre !" Enchaîna-t-il avide de tout comprendre. "On ne peut être sûr d'une destination que si l'on a la force pour chaque pas ! Je te veux au plus tard demain !" Elle ferma ses paupières sur un sourire d'amour et le rassura : "À demain !"
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"Je
te donne tous les pistils et tous les mots de mes nuits Et je rigole dans ma gorge le vin doux de l'amour Puis je repars à la vie À la réalité qui m'ennuie Ah ses bruits De divertissement Quand médiocrité de l'homme m'étouffe C'est bien de la mienne dont je souffre Et dont je suis En pensement" |
Fin
du Roman "UN
AN AVANT LE MUR" |
Dans
cette terre de Toulifornie, il se sentait condamné au surplace,
au calme plat qui menace d'anéantissement, de mort passive, de
vie délaissée en plein soleil, desséchée.
"Rame à mourir, tu ne l'auras pas choisi. Ah bien sûr,
il ne fallait pas vouloir t'aventurer en mer ! Allez crie, ça te
fait du bien, crie-le cet acte qui t'épuise. Et en cadence. Ra...mamou...rir
! Ra...mamou...rir ! C'est ça. vas-y, cent fois, mille fois, puis
quand tu sens ton corps qui s'endort, que ta voix le suit, que ton esprit
s'avoue vaincu, alors tu sais que tu n'as plus qu'à te laisser
aller au repos. Au dernier repos. Allongé sur le dos, bien à
plat, bien couvert. Ni froid ni chaud. S'endormir vraiment. Une bonne
et ultime fois avec un sourire de bien-être sur la gueule. Le sourire
de l'esprit qui accepte que le corps le lâche. Les yeux cherchant
à s'accrocher aux étoiles. Mais tu ne les vois pas, le ciel
est chargé d'eau. Ça va péter des voiles !"
"Allez qu'il crève aussi, le ciel, avec moi en ami ! Je n'ai
que lui !"
Alors la voix chante encore. A peine audible de l'intérieur, pour te faire un dernier plaisir. Tu vas dire un mot ou quelques-uns bien choisis ! C'est ça, cherche-les mais pas trop longtemps ! Et puis non, pas de mots ! Tu veux tellement qu'ils soient beaux, qu'ils soient pleins et justes que ton extrème fatigue ne te permet plus de les laisser jaillir de ta gorge. Économie du souffle et tu dors. C'est le noir absolu. Tu ne ressens plus rien. Plus même le ni froid ni chaud. Tu ne vois plus rien malgré tes yeux ouverts. Ni la nuit, ni la pluie. Tu ne verras plus de matins lumineux. Tu n'entends même plus le clapotis de l'eau contre le bois de ton raffio. C'est le calme plat, la mer morte. Tu n'espères même plus le moindre courant porteur vers une terre ou une autre, au hasard. Tu étais bien sur la plage du désert. Sur le flanc de la dernière dune, aux pieds des baisers de la mer. Là, dans leurs plis. Tu y reviendras peut-être car ce n'est pas fini, la mer porte encore ces trois planches où tu reposes, vidé, durci, desséché, ne sentant même pas que tu es presque mort. A quoi as-tu pu penser pour que s'imprime ce sourire, sur ton visage figé ? Est-ce le souffle de la béatitude dont la quête te paraissait vaine, voire superflue, et qui désormais te colle au faciès tel un collant Dim sur un dernier gag d'auguste ? C'est ça, tu as un gag dans la tête ! Mais tu t'es tourné en position latérale pour respirer un peu encore ! Tu entends des rires d'enfants, des braillements qui se rapprochent, des bouts de voile qui clappent au vent. Tu voudrais rire aux éclats ! Tu ne peux pas ! Et tout à coup tu mimes un cri de douleur qui te casse le délire ! T'as senti comme un coup de bec dans ton cerveau ! Attention reprends sourire sur ta peur pour éviter le chaos ! Ressors ton gag vite ! Tu ne te commandes plus ! Léger, léger... Un aigle se pose sur la mer ! Là ! How, Tu nais plus ? Tu aimais tant reconnaître, d'une humilité de lama, la banalité du processus de devenance qui met en marche l'être. Tu vivais avec la raison de ne pas vouloir suivre un scénario dont la fin est connue d'avance. Avance. L'Homme ne saurait pas qu'il ait à mourir, qu'il aurait cet air ravi de trouver la vie ravissante ; mais la vie nous ravit et la mort nous ravit à la vie ! C'est l'absurde paradoxe que le chaman puis le clown, ou vice versa, ont la lourde tâche de résoudre depuis toujours !
C'est marrant ce mot qui va si bien dans les deux sens, à cet instant
fugitif du passage à l'oubli, juste avant que la vie ne s'arrête.
Juste le temps de penser au mot ravi pour que s'exprime machinalement
ce sourire qui accepte l'annulation de soi. Oui c'est cela ! Car tu l'étais,
ravi de la vie, mais cela ne se voyait pas, parce que tu souffrais d'avoir
à savoir et d'avoir à grandir. Et les courants t'emmènent
malgré toi. Où échouer ? Tu parlais de rivages mauves
contre les parois lisses et courbes de l'univers. Tu étais venu
à l'air et à la lumière ; tu as connu le vertige
des grands éléments qui t'aimantent ! Et l'aigle blanc a
fait fuïr les goélands qui t'avaient déjà pris
pour charogne ! |
Le
vent qui hante les falaises
La mer tapis roulant de mercure Epais et lourd quels malaises Font naître en moi ces images pures Quelle grandeur quelle force M'aspirent dans l'élan des nuages Aux bouleversantes formes Dans mon esprit en nage Quel esprit ou quelle autre chose Quelle cause d'où me vient ce vertige Je connais des mots comme l'apothéose Je me sens grandir et mes sens voltigent Dans
le grandissime l'hypnose Moi
trop faible sans doute Jai
mal mais je suis ivre |
"Sublimation,
oiseau de transcendance, je me souviens et tu me reviens !
À toi je lègue ma devenance, ô toi qui vole en mon destin !" Ouar pouvait contempler la Beauté en lui. il retrouvait cette paix et cette grâce qu'il s'était découvertes à vingt ans et qu'il s'efforce de développer en réalité. Il y repensait d'autant plus que la tempête battait en lui. Quoi ? Vouloir la paix très haut, dedans soi ? Vouloir jouer, donner du beau ? Donner de cette quête sans cesse en mouvement pour la joie de n'être plus ?
L'écrire pour en finir.
Il marchait, il marchait, talon droit, main gauche en arrière,
il marchait, pointe talon pied gauche. main gauche en avant, il marchait,
il marchait tout le temps. Les dunes qui glissent sous le vent font des
plis où je trace pas à pas sur l'ennui, une ligne que le
désert oublie. Puis la plage où se caressent jour et nuit
la Terre et la Mer qui sablent la force et le sel de mon défi.
Ah le lent mouvement, que je passe en silence en cadence en avant, qui
tire qui me pousse et me crie :"Avance".
Et Ouar arpente le dernier chemin. Celui qui le mène au sommet
pour clamer sa banalité en silence. Agir seul en soi et en tout.
C'est l'escalade. L'effort du corps aussi. Il s'agrippe, il grimpe, il
joue son va-tout. C'est l'escaladeur fou. il grimpe sans arrêt,
sans rappel, il veut toucher du doigt le ciel. Il grimpe avec à
sa ceinture pendues, les grandes ailes de l'aventure foutue. Aller jusqu'au
bout, suspendu comme une émotion qui doit s'en sortir seule et
s'expliquer. Raison et force se sont liguées pour le faire grimper
encore. Envolé.
Y a de l'air tout autour, c'est la vie qui te fait sauter tôt ou
tard du haut du hasard-amour. Les résignés de l'espoir s'accordent
mal avec le sens de l'Histoire, de peur, d'impuissance... À savoir.
T'as de l'eau tout autour des yeux des cieux il pleut des larmes de joie,
d'adieux aux hommes à leurs lois, ma foi. Les désignés
de l'espoir s'en vont ainsi les ailes usées dans le soir par hasard-amour,
à savoir. Vu dans l'air tout est plus clair. C'est la mer à
boire.
Eté. Septembre. Les grosses et grasses chaleurs sont passées
mais Ouar étouffe encore sur son balcon où il termine d'écrire
son livre. Une seule cigale, la dernière tient bon et l'accompagne
péniblement jusqu'au tout dernier mot "Boire". Puis,
il se roule un dernier sticco dans un rituel de satisfaction et le fume
l'air ravi de s'imaginer heureux. L'herbe apaise le volcan mais le feu
reste en braise au fond de sa gorge, lieu du passage entre le réel
et l'idéal, entre l'Homme et son point de mire, l'Être accompli.
Les mots portent sens et de sa guitare Ouar colore le chant de sa devenance.
C'est ainsi qu'il maintient le degré suffisant de sublimation lui
permettant de vivre le constroy mouvement entre sa vision du monde et
les contingences de l'Histoire. Il trouvait que seul son moi lyrique pourrait
le soulager de sa condition de condamné à aimer la vie jusqu'au
bout de sa trajectoire.
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